Après le bambara et le Songaï maliens, l'haoussa du Sud Niger, un petit bonjour en langue arabe que l'on retrouve plus couramment dans notre vie de tous les jours puisqu'on remonte vers le Nord en arrivant dans le cercle d'Agadez (cercle = département), où l'arabe est couramment parlé après le tamacheq (plus gutural, donc plus dur à prononcé pour nous).
Piste jusqu'à Tahoua où, comme à chaque fois et avec toujours le même prétexte "recherche légumes" (nous ne courons pas après la viande enrichie de protéines animales genre mouches et autres).
400km de goudron jusqu'à Agadez.
Les km passent, on se rapproche de notre but qui devient palpable ; le paysage change, plus sec, les couleurs varient, moins vert, l'architecture des cahuttes aussi, beaucoup sont entièrement faite de branches ou de paille, le logis cubique en terre à terrasse revient, les greniers sont plus petits, et c'est dans l'ensemble bien plus propre.
Nous ne sommes plus habitués au goudron monotone ; JL et moi sommes perdus dans nos pensées. Les miennes sont pour la traversée : je n'y avais pas réellement songé depuis les 3 semaines que nous sommes partis, une sorte d'appréhension monte avec son panel de questions, des plus matérielles au plus psychologiques. Tout se mélange, donc aucune réponse valable, d'autant que les problèmes éventuels auxquels j'ai pu penser avant de partir ont été à priori résolus. Donc, chassons toutes ces angoisses inutiles et regardons plutôt la lumière changeante de cette fin de journée, beaucoup moins écrasante qu'en plein cagnard de l'après-midi.